
La lune est sur le rocher là-bas, à fleur de vague
Et les dentelles de l'écume viennent la caresser,
Parer ses longs cheveux blonds qui recouvrent les algues
De mille diamants sertis sur des filins tressés.
Soudain, le galop de chevaux sauvages et gracieux
Déchire le silence d'une nuit trop câline,
Des harpes en colère lancent des concerts aux cieux
Où brillent des étoiles aux têtes cristallines.
De grands oiseaux aux cris aigüs surgissent du néant,
Déployant avec force leurs ailes fabuleuses.
Ils jettent leurs ombres sur les remous de l'océan,
Avant l'ultime plongeon dans ses voies ténébreuses.
La reine de la nuit rejoint lentement l'horizon ;
Sur la pointe des pieds, la belle des rêves disparaît.
Le sable dénudé se trouble d'un dernier frisson,
Les clameurs cessent et le fils de l'aube apparaît.